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Les origines du secourisme

L'histoire des premiers soins est étroitement liée à l'histoire de la médecine et notamment de la réanimation et de la chirurgie.

Quelques rappels historiques

De tous temps, instinctivement, les hommes ont cherché à soigner leurs blessures. Ils se sont naturellement tournés vers les plantes, utilisées avec plus ou moins de réussite pendant des milliers d'années, vers la magie et vers les dieux. La médecine primitive fut d'abord l'apanage des sorciers, des guérisseurs, des prêtres et des prêtresses. On a néanmoins retrouvé des ossements datant de la préhistoire (crâne trépané, fractures réduites.)

Hippocrate C'est Hippocrate (400 av. J.-C.) qui pose les bases de la médecine. Alors qu'il est d'usage d'accomplir des actes totalement inutiles (sacrifices, formules magiques, changement de couleurs des vêtements), il est le premier à affirmer que les maladies sont des phénomènes naturels que l'on doit combattre avec des remèdes naturels. Il affirme que le médecin doit observer le malade, chercher les causes, surveiller 'évolution de la maladie et trouver le remède approprié. On retrouve ici les bases de la médecine moderne : trouver les signes (la séméiologie, du grec sêméion [signe] et logos [science]), le diagnostic ("deviner" la maladie grâce à ces signes, et choisir une thérapie (trouver le remède adapté). Ce principe de l'auscultation se retrouve d'ailleurs dans les théories de Laënnec qui inventa le stéthoscope pour s'aider dans la recherche de ces signes).

600 ans plus tard, un autre médecin met en évidence le fait que les maladies aient une cause scientifique précise et non une origine démoniaque ou métaphysique. Il s'agit de Claude Galien (médecin romain qui soignait les gladiateurs), qui fit de nombreuses découvertes anatomiques (il prouva par exemple que les artères sont parcourues par du sang et non par de l'air). Son manuel de médecine fut étudié jusqu'au 17ème siècle.

La chirurgie se développe rapidement. Dès le premier siècle, les chirurgiens romains savaient extraire des fragments d'armes brisées, opérer la cataracte ou retirer les amygdales (et bien sur faire naître en enfant par césarienne [César]).

C'est également dans la Rome antique que les premiers hôpitaux apparaissent.

La période moyenâgeuse marque en retour en arrière. C'est essentiellement les prêtres qui assurent les soins aux malades et même s'ils ont le mérite d'avoir fondé de nombreux hôpitaux, les théories d'Hippocrate seront longtemps oubliées au profit de croyances magiques ou démoniaques. C'est aux alentours du dixième siècle qu'on voit apparaître des ordres de chevaliers ou de moines qui ont pour vocation de "porter secours" aux blessés directement sur les champs de bataille ou lors des grands pèlerinages. Certains, comme l'Ordre de Malte, existent toujours.

Ambroise Paré Il faut attendre la Renaissance et Ambroise Paré (16ème Siècle), chirurgien français que l'on considère comme le créateur de la science chirurgicale (Paré est connu sous le titre de "père de la chirurgie moderne"). Rendu célèbre par sa découverte de la ligature des artères, qu'il substitua à la cautérisation au fer rouge des amputations. Certaines de ses prothèses furent utilisées jusqu'au 20ème siècle.

Il faudra néanmoins attendre le 19ème siècle et la maîtrise de la douleur et la lutte efficace contre les infections pour que les opérations chirurgicales se généralisent. Les premières anesthésies générales sont pratiquées en 1846 (découverte de l'endormissement à l'éther).

PasteurC'est Semmelweis et Holmes qui les premiers mettent en évidence le rapport entre le manque d'hygiène et la fièvre qui atteint les malades après les opérations mais il faudra attendre 1885 et les travaux de Pasteur pour voir se généraliser la lutte contre les germes (pasteurisation). En 1895, William Röntgen découvre les rayons X. En 1900 Karl Landsteiner quant à lui, fixe les premières règles sur les transfusions sanguines.

Origines possibles du mot "secourisme":


Les convulsionnaires de Saint-Médard.

En 1727, alors qu'il est sur le point de mourir, le Diacre François de Pâris, fervent janséniste, demande à être enterré avec les pauvres, dans le charnier qu'on appelait aussi le petit Cimetière plutôt qu'à l'église. Sa tombe devient donc un lieu de pèlerinage.

Des convulsions s'y produisent, des miracles, ou prétendus tels, y ont eu lieu. On attribut à la terre de sa tombe des vertus de guérissons et pour le prouver plusieurs sectes viennent s'y livrer à des actes que l'on peut qualifier de barbarie. Des femmes viennent y subir les pires sévices et se font violenter par des jeunes hommes appelés les "secouristes" (on est là bien loin du sens actuel).

En 1732, le cimetière de Saint-Médard est fermé par le roi. On trouve dans les récits de cette époque des expressions telles que "convulsionnaires du grand secours" ou dans le journal d'Argenson (1750): "Ils appellent "Secouristes" ceux qui leur donnent des coups d'épée".

Pendant longtemps, cette appellation ne figurera que dans le récit des événements de Saint-Médard.

En 1875, le grand dictionnaire de Pierre Larousse, consacre une notice à "Secouriste", mais toujours avec cette même référence. Ce n'est qu'avec la création de "La Société des Secouristes Français "le 23 décembre 1892, qu'en France, la définition du mot secouriste prendrait son sens actuel.

En 1904, le nouveau Larousse Illustré donne cette définition : "membre d'une société de secours".

Plus tard, le sens du mot se diversifiera et se nuancera : "Membre d'une organisation de secours pour les victimes d'un accident, d'une catastrophe ; personne capable de pratiquer les gestes ou les méthodes du secourisme".

Ce dossier est une adaptation du site Histoire de la réanimation
Avec l'aimable autorisation de son auteur : Jean-Marc Maupoix

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